Zlatan Ibrahimović, l’icône suédoise du football, a créé la surprise en s’exprimant pour la première fois sur le Ballon d’Or 2025, remettant en cause le verdict final de la prestigieuse cérémonie. Dans une interview accordée à la Gazzetta dello Sport lors du Festival du Sport de Trente, l’ancien attaquant de l’AC Milan et du FC Barcelone n’a pas mâché ses mots. « Vous devez juger un joueur sur sa capacité à faire la différence par ses qualités individuelles. Si c’était moi, je le donnerais à Lamine Yamal », a-t-il déclaré avec sa franchise légendaire, fidèle à un style qui a toujours fait de lui une figure à part dans le monde du ballon rond.

Ce commentaire retentissant intervient près d’un mois après la soirée du Ballon d’Or à Paris, où Ousmane Dembélé, l’ailier du Paris Saint-Germain, a été couronné au nez et à la barbe du prodige barcelonais. À seulement 18 ans, Lamine Yamal a terminé deuxième du classement, avec 1059 points contre 1380 pour Dembélé, devançant largement Vitinha (troisième). Bien que le jeune Espagnol ait décroché pour la deuxième année consécutive le Trophée Kopa, récompensant le meilleur joueur de moins de 21 ans, cette deuxième place a suscité de vives réactions. Xavi Hernández, ancien entraîneur du Barça et légende du club, avait déjà exprimé son soutien à Yamal, affirmant qu’il méritait la plus haute distinction. Aujourd’hui, c’est au tour d’Ibrahimović, qui a lui-même porté le maillot blaugrana entre 2009 et 2011, de rejoindre ce chœur de voix influentes.

Pour Zlatan, le critère décisif n’est pas seulement l’accumulation de statistiques collectives ou les titres remportés par son équipe, mais l’impact pur et brut d’un joueur sur le cours d’un match. « Pour moi, Yamal l’a fait. Il a cette capacité à changer les rencontres par son talent individuel », insiste l’ex-vedette de 44 ans, aujourd’hui conseiller à l’AC Milan. Cette philosophie résonne avec la carrière fulgurante de Yamal, apparu sur la scène pro à 15 ans seulement et devenu un pilier de l’effectif barcelonais lors de sa deuxième saison pleine au plus haut niveau. Sa vitesse fulgurante, ses dribbles imprévisibles et sa vision du jeu ont illuminé la Liga et la Ligue des champions, où le Barça a brillé sans pour autant décrocher le graal ultime. Malgré une saison exceptionnelle – marquée par des buts décisifs et des passes qui ont fait basculer des derbys – Yamal a vu le trophée lui échapper, peut-être en raison de son jeune âge, comme l’a suggéré Javier Tebas, président de la Liga, qui a évoqué un « préjudice moral » pour le prodige.
Ibrahimović, connu pour ses déclarations choc et son ego assumé – il avait lui-même regretté de ne jamais avoir remporté le Ballon d’Or malgré une carrière ornée de 57 trophées – ne semble pas motivé par un quelconque biais anti-PSG. Ayant lui-même évolué à Paris entre 2012 et 2016, où il a côtoyé Dembélé de loin, Zlatan met l’accent sur l’essence du football : l’individualité qui transcende le collectif. « Ce n’est pas un vol, mais une injustice pour un talent comme lui », a-t-il ajouté, en écho aux critiques d’autres figures comme Djibril Cissé ou Kylian Mbappé, qui a récemment appelé à laisser Yamal « respirer » face à la pression médiatique.
Cette prise de position relance le débat sur les critères du Ballon d’Or, organisé par France Football et l’UEFA depuis 2024. Traditionnellement, le trophée récompense le meilleur joueur de la saison précédente, en tenant compte des performances en club et en sélection. Dembélé, avec sa contribution décisive au titre de Ligue 1 du PSG et ses éclats en Ligue des champions, a convaincu les 100 journalistes votants. Mais pour beaucoup, Yamal incarne l’avenir : un gamin de la Masia qui, à 17 ans déjà, a inscrit son nom dans l’histoire en marquant en finale de l’Euro 2024 avec l’Espagne. Sa blessure récente à la cuisse, qui l’a tenu éloigné des terrains, n’a fait qu’amplifier le sentiment d’injustice.
En soutenant Yamal, Ibrahimović ne fait pas que flatter un ancien club ; il défend une vision romantique du jeu, où le génie individuel prime sur les algorithmes de points. À 18 ans, Lamine Yamal a déjà le monde à ses pieds, et des légendes comme Zlatan pour le porter. Le Ballon d’Or 2026 ? Il pourrait bien être à lui, sans contestation. Pour l’heure, cette déclaration swédoise ajoute du piment à une saison qui s’annonce explosive, rappelant que le football, au-delà des chiffres, reste une affaire de passions et de talents purs. (498 mots)