Red Bull Racing rêve encore trop de Max Verstappen : pourquoi l’équipe doit se préparer dès maintenant à l’ère post-champion

Depuis plusieurs saisons, Max Verstappen est au cœur de l’empire Red Bull. Avec trois titres mondiaux consécutifs et une domination quasi absolue sur la grille, le Néerlandais est devenu bien plus qu’un simple pilote : il est le pilier stratégique, marketing et psychologique de toute la structure. Mais justement, c’est là que réside le danger. Tandis que Red Bull continue de tout miser sur sa star, des signaux faibles — mais de plus en plus nombreux — laissent penser qu’un départ de Verstappen pourrait survenir plus vite que prévu. Et l’équipe autrichienne semble bien trop confiante pour envisager l’inévitable.

Le premier signe évident : les tensions internes croissantes. Depuis l’éclatement de l’affaire Horner en début de saison 2024, les coulisses de l’écurie ne sont plus aussi solides qu’auparavant. Si Verstappen est resté officiellement neutre dans cette affaire, plusieurs sources internes affirment qu’il a sérieusement remis en question sa fidélité à l’équipe, notamment à cause du climat de défiance entre les hauts dirigeants et certains membres clés de l’entourage du pilote. De plus, Helmut Marko — mentor historique de Max — semble de plus en plus marginalisé. Ce glissement subtil du pouvoir n’échappe à personne, et Verstappen n’est pas homme à rester dans un environnement qui ne lui offre plus le contrôle total.

Deuxième alerte : l’attractivité grandissante des autres écuries, notamment Mercedes et Ferrari. Toto Wolff ne cache plus son intérêt pour le Néerlandais, et l’écurie allemande pourrait être prête à mettre sur la table un contrat d’une ampleur jamais vue. Quant à Ferrari, après les doutes entourant Charles Leclerc et la pression sur Carlos Sainz, une ouverture pourrait rapidement apparaître pour un pilote capable d’apporter immédiatement un titre. Verstappen a toujours dit qu’il n’avait rien à prouver à personne — ce qui, paradoxalement, le rend encore plus libre de quitter Red Bull dès que le projet ne lui conviendra plus. Or, en F1, les projets changent vite. Très vite.

Enfin, la dépendance excessive de Red Bull à Verstappen est en soi une faiblesse structurelle. Sergio Pérez, censé être le soutien stratégique, ne parvient plus à suivre la cadence. Les jeunes talents comme Lawson ou Iwasa sont encore trop verts, et aucun profil de remplacement immédiat ne semble crédible pour maintenir l’équipe au sommet sans Max. Cette vision à court terme pourrait coûter cher à Red Bull. Car si Verstappen venait à annoncer son départ à l’intersaison ou à la fin de 2025, la structure n’aurait ni plan B solide, ni pilote fédérateur pour gérer la transition.

Ce qui est encore plus inquiétant, c’est que Red Bull semble sous-estimer la possibilité réelle de cette rupture. L’aura de Verstappen masque des failles organisationnelles profondes, et l’illusion de stabilité est d’autant plus dangereuse qu’elle retarde toute remise en question stratégique. En clair : si Red Bull continue à penser que Verstappen sera éternellement fidèle, elle pourrait vivre un choc brutal — un “transfert de sang” qui changerait à jamais la dynamique de l’écurie.

Il est temps pour Red Bull de regarder au-delà de 2025. Car même les plus grands champions finissent par changer d’air. Et Max Verstappen, derrière son calme apparent, pourrait bien être déjà en train de dessiner son avenir… ailleurs.