Le paddock MotoGP a été secoué par une révélation stupéfiante : Francesco « Pecco » Bagnaia, double champion du monde, aurait exigé un salaire supérieur à celui de son nouveau coéquipier, Marc Marquez, pour prolonger son contrat avec Ducati au-delà de 2026. Le pilote italien, pilier de la récente domination de Ducati, a pris cette décision audacieuse pour consolider son statut de figure de proue de l’équipe. Cependant, la réponse de Gigi Dall’Igna, directeur général de Ducati Corse, a laissé le monde de la course incrédule, déclenchant d’intenses discussions sur l’avenir de l’équipe et la dynamique entre ses pilotes vedettes.

Bagnaia, qui a obtenu son poste chez Ducati jusqu’en 2026 grâce à un contrat signé en mars 2024, perçoit actuellement un salaire de base d’environ 7 millions d’euros par saison, avec la possibilité de dépasser les 10 millions d’euros grâce à des primes de performance, comme remporter un troisième championnat consécutif. Cet accord, rapporté par Motorsport, fait de lui le pilote le mieux payé du MotoGP, surpassant Marquez, qui gagnerait environ 10 millions d’euros par an avec Ducati après avoir quitté le lucratif contrat de 16 millions d’euros de Honda. La demande de Bagnaia pour un salaire encore plus élevé découle de son rôle essentiel dans le succès de Ducati, ayant offert à l’équipe son premier titre de pilote depuis Casey Stoner en 2007. Son style de pilotage méticuleux et ses titres consécutifs en 2022 et 2023 ont consolidé sa valeur, mais l’arrivée de Marquez, octuple champion du monde, a modifié la dynamique de l’équipe.
Selon des sources proches des négociations, l’équipe de Bagnaia a fait valoir que ses contributions, notamment son rôle dans le développement de la Desmosedici, devenue la moto la plus dominante du plateau, justifiaient un salaire supérieur à celui de Marquez. Le pilote italien, conscient de la visibilité internationale de Marquez et de son immense base de fans, cherchait à affirmer sa position de talent local chez Ducati. Cependant, la réponse de Dall’Igna fut inattendue : il aurait reconnu l’importance de Bagnaia, tout en soulignant que la priorité de Ducati était de maintenir une dynamique d’équipe équilibrée afin de maximiser ses chances de championnat. Dans une interview accordée à motogp.com, Dall’Igna a déclaré : « Pecco est notre champion, mais Marc apporte une intensité unique. Tous deux sont intelligents et savent qu’ils doivent travailler ensemble. » Cette approche pragmatique a stupéfié les observateurs, car elle laissait entrevoir la réticence de Ducati à privilégier financièrement un pilote plutôt qu’un autre, malgré les exigences de Bagnaia.
La saison 2025 a été difficile pour Bagnaia. Alors que Marquez a dominé avec neuf victoires en 12 courses, menant le championnat avec 171 points, Bagnaia a peiné à retrouver sa forme, accusant un retard de 31 points après des résultats mitigés en Thaïlande et en Argentine. Lors d’un compte-rendu sur Crash.net, Dall’Igna a exprimé sa frustration quant à l’incapacité de Bagnaia à suivre le rythme de Marquez, notamment en raison de problèmes de feeling avec le train avant de la GP25. « Pecco ne peut et ne doit pas avoir à travailler autant pour une troisième place », a-t-il déclaré, témoignant de la détermination de Ducati à relever ces défis techniques. Malgré cela, l’adaptation fluide de Marquez à la Ducati, même sur une GP24 vieille d’un an chez Gresini, a intensifié la pression sur Bagnaia, alimentant les spéculations quant à son influence dans les négociations salariales.
La décision d’associer Marquez et Bagnaia dans l’équipe d’usine pour 2025, au détriment de Jorge Martin et Enea Bastianini, était une décision audacieuse de la part de Dall’Igna. Martin, champion 2024, a rejoint Aprilia après avoir été écarté, tandis que Bastianini a rejoint Red Bull GasGas Tech3. Le choix de Dall’Igna de privilégier Marquez, malgré la préférence de Bagnaia pour Bastianini, a suscité des inquiétudes quant à l’harmonie au sein de l’équipe. Les publications sur X reflètent des sentiments partagés : certains fans estiment que l’accent mis par Ducati sur Marquez pourrait aliéner Bagnaia, tandis que d’autres considèrent le duo comme le plus fort de l’histoire du MotoGP, cumulant 11 titres mondiaux. Un utilisateur a commenté : « Pecco est le héros local, mais Marc est un mastodonte du marketing. Ducati joue un jeu dangereux. »
La gestion de la situation par Dall’Igna souligne sa réputation de stratège. Dans une interview accordée à Motorcycle Sports en février 2025, il minimisait les inquiétudes liées à la gestion de deux pilotes alpha, déclarant : « C’est facile, honnêtement. Ils savent que l’objectif est de préparer la meilleure moto possible. » Cependant, les exigences salariales de Bagnaia mettent en lumière les tensions sous-jacentes. S’il remporte un troisième titre, son enveloppe financière pourrait atteindre 10 millions d’euros, mais la domination actuelle de Marquez et son attrait commercial compliquent la donne. La domination de Ducati, avec six motos dans le top 10, leur donne un avantage, mais perdre Bagnaia au profit d’un rival comme Aprilia ou KTM serait un coup dur.
Alors que la saison 2025 avance, avec des courses clés comme l’Allemagne et l’Autriche qui se profilent, Bagnaia est confronté à la pression de retrouver sa forme. Le palmarès de Marquez sur des circuits comme le Sachsenring, où il a remporté 11 victoires, suggère qu’il pourrait accroître son avance. Pour Ducati, équilibrer les egos et les attentes de deux champions tout en préservant leur avance technique est une tâche délicate. Le refus de Dall’Igna de satisfaire pleinement les exigences salariales de Bagnaia témoigne d’une priorité donnée au succès collectif plutôt qu’à la célébrité individuelle, mais l’issue de cette saga pourrait remodeler le paysage du MotoGP. Bagnaia acceptera-t-il les conditions de Ducati, ou sera-t-il tenté par l’attrait d’une équipe rivale ? Le paddock retient son souffle.