Dans un univers aussi imprévisible que celui de la boxe poids lourd, les surprises sont monnaie courante. Mais lorsque Barry McGuigan, ancienne légende de la boxe et voix respectée du milieu, affirme qu’une victoire de Daniel Dubois sur Oleksandr Usyk « ne serait pas une surprise », le monde du noble art retient son souffle. Une déclaration audacieuse, voire choquante pour certains, qui ouvre la porte à une réflexion plus profonde sur l’évolution de Dubois et sur les failles potentielles du champion ukrainien.

McGuigan : un avis qui compte

Barry McGuigan n’est pas un commentateur lambda. Ancien champion du monde poids plume et membre du Hall of Fame, son regard sur le ring est à la fois technique, stratégique et psychologique. Dans une récente interview, il a déclaré :

« Si Dubois bat Usyk, je ne serai pas surpris. Il a la jeunesse, la puissance, et maintenant, la maturité. Usyk est exceptionnel, mais il n’est pas invincible. »

Cette déclaration a immédiatement fait le tour des médias spécialisés. Beaucoup ont d’abord cru à une provocation, mais les arguments de McGuigan méritent d’être examinés.

Dubois : une bête en pleine transformation

Daniel Dubois, souvent perçu comme un simple cogneur, a longtemps été critiqué pour son manque de technique face aux boxeurs de haut niveau. Mais depuis sa défaite controversée contre Usyk en 2023 — où un coup au corps jugé illégal aurait pu tout changer — Dubois a entrepris une véritable métamorphose.

Il a changé d’entraîneur, retravaillé sa condition physique, affiné sa défense et surtout, développé une approche plus stratégique du combat. Les observateurs remarquent aujourd’hui un Dubois plus patient, plus intelligent dans ses attaques, tout en conservant sa puissance destructrice.

« Il n’est plus le même boxeur qu’il y a deux ans », affirme McGuigan. « Et c’est ce qui rend ce potentiel combat si intéressant. »

Usyk : un maître tacticien, mais pas intouchable

Oleksandr Usyk, ancien champion incontesté des poids lourds-légers et actuel champion poids lourd, est connu pour son intelligence de ring, ses déplacements incroyables et sa résilience. Il a dominé Anthony Joshua à deux reprises et est considéré comme l’un des boxeurs les plus complets de sa génération.

Cependant, McGuigan souligne un point crucial : la vulnérabilité d’Usyk face aux gros frappeurs. Bien qu’il ait une excellente défense, son gabarit plus léger que celui des autres poids lourds et son style parfois exposé face à des boxeurs agressifs pourraient lui jouer des tours.

« Si Dubois arrive à le coincer, même une seule fois, avec un bon enchaînement, tout peut basculer. »

Une guerre mentale avant le combat

Outre les aspects physiques et techniques, McGuigan insiste aussi sur la dimension psychologique. Il estime que Dubois, autrefois fragile mentalement sous la pression, a mûri après ses défaites et critiques.

« Il a touché le fond, il a été humilié dans les médias. Et pourtant, il est revenu. Ce genre de parcours forge un mental d’acier. »

Usyk, de son côté, reste un maître dans l’art de garder son sang-froid, mais McGuigan pense que le souvenir du coup au corps contre Dubois pourrait le hanter et l’amener à la prudence, ce qui pourrait jouer en faveur du Britannique.

Un combat à ne pas sous-estimer

Alors que le monde de la boxe attend l’issue du méga-combat entre Usyk et Tyson Fury, l’idée d’un affrontement contre Dubois en cas de revanche ou de réorganisation des titres commence à prendre de l’ampleur. Et si cela se produit, McGuigan a clairement montré de quel côté il pencherait.

« Je ne dis pas que Dubois va gagner, je dis seulement que ce ne serait pas un choc. Ceux qui pensent que ce serait impossible ne regardent pas attentivement ce que Dubois est devenu. »

Conclusion : une prédiction osée mais fondée

La déclaration de Barry McGuigan peut paraître audacieuse, mais elle repose sur une analyse fine de l’évolution de Daniel Dubois, ainsi que sur une lecture réaliste des qualités et limites d’Usyk. Si les deux hommes se retrouvent à nouveau sur le ring, ce ne sera plus le même combat qu’en 2023.

Et peut-être, comme le dit McGuigan, ce ne serait pas une surprise si cette fois, Dubois levait le bras à la fin.