Le milliardaire Elon Musk, fondateur de Tesla et SpaceX, a récemment déclaré qu’il ne comptait jamais prendre sa retraite, allant même jusqu’à qualifier les loisirs de « torture mentale ». Mais alors que ses ambitions semblent inarrêtables, l’un de ses projets humanitaires les plus médiatisés refait surface — avec des révélations qui divisent profondément : le programme d’électrification solaire de Porto Rico.

Après l’ouragan Maria en 2017, Musk avait promis d’aider l’île dévastée grâce aux technologies de Tesla, en particulier les panneaux solaires et batteries Powerwall. Mais aujourd’hui, critiques, survivants et employés impliqués livrent une image contrastée du projet : sauvetage visionnaire ou coup de com’ technologique ?

 Contexte : Une île sans électricité

En septembre 2017, l’ouragan Maria a ravagé Porto Rico, détruisant son réseau électrique et laissant plus de 3 millions d’habitants dans le noir. Face à l’inaction du gouvernement fédéral américain, Musk a proposé une solution audacieuse : reconstruire l’infrastructure énergétique à l’aide d’installations solaires Tesla.

« Il ne s’agit pas seulement de reconstruire, mais de construire mieux », avait tweeté Musk. Très vite, Tesla a envoyé des ingénieurs, installé des micro-réseaux et déployé ses célèbres Powerwalls dans des hôpitaux, écoles et centres communautaires.

 Promesse d’espoir ou opération de relations publiques ?

Dans les premiers mois, l’action de Musk a été largement saluée. Plusieurs centres de santé ont pu rouvrir grâce à l’électricité solaire. Les images de batteries flambant neuves et d’installations modernisées ont fait le tour du monde. Mais selon plusieurs témoignages, tout n’était pas si rose.

Des anciens employés de Tesla et des responsables locaux affirment aujourd’hui que de nombreux systèmes installés étaient temporaires, mal entretenus, et parfois totalement inutilisables quelques mois après leur mise en place.

« Il y avait beaucoup de caméras, beaucoup de tweets, mais très peu de suivi », confie un coordinateur local de la Croix-Rouge. « Certains sites n’ont plus jamais été revisités par Tesla. »

 Documents internes et ratés cachés

Des documents internes récemment divulgués montrent que plusieurs projets avaient été lancés sans autorisation formelle ou sans consultation des autorités locales. Dans certains cas, les batteries installées n’étaient pas adaptées au climat tropical, provoquant surchauffes et dysfonctionnements.

Un ancien ingénieur de Tesla, sous anonymat, déclare : « On nous poussait à aller vite. Musk voulait des résultats visibles pour les médias, pas forcément viables à long terme. »

Survivants : entre gratitude et désillusion

Carmen Rodriguez, directrice d’une clinique à Bayamón, raconte que sa structure a reçu des batteries Tesla quelques semaines après l’ouragan. « C’était une bénédiction. On a pu rouvrir. Mais six mois plus tard, tout est tombé en panne. Et personne n’est jamais revenu. »

D’autres, comme Luis Méndez, un enseignant à Adjuntas, défendent encore le projet : « Sans Tesla, on aurait attendu des années pour revoir la lumière. Même si ce n’était pas parfait, c’était quelque chose. »

 Leçons et avenir

Depuis cette mission controversée, Tesla semble avoir tiré des leçons. L’entreprise a revu ses processus pour les installations hors réseau et collabore désormais avec des ONG locales plutôt que d’intervenir seule.

Musk, de son côté, reste fidèle à son style provocateur. Lors d’une récente interview, il a déclaré : « Se détendre, c’est pour les gens qui n’ont pas de mission. Moi, je veux changer le monde, pas siroter des cocktails. »

 Conclusion

Le cas de Porto Rico reste un exemple frappant des paradoxes d’Elon Musk : visionnaire ou mégalomane ? Sauveur ou manipulateur médiatique ? Une chose est sûre : sa définition de l’humanitaire, tout comme sa vision du travail, ne laisse personne indifférent.