Zinaïda Portnova, née le 20 février 1926 à Leningrad dans une famille ouvrière biélorusse, est devenue un symbole de courage et de résistance face à l’oppression nazie durant la Seconde Guerre mondiale. À seulement 16 ans, cette adolescente a défié l’ennemi avec une bravoure qui lui a valu, à titre posthume, le titre de Héros de l’Union soviétique, faisant d’elle la plus jeune femme à recevoir cette distinction. Son histoire, marquée par des actes audacieux et un sacrifice ultime, incarne l’esprit de lutte d’une jeunesse confrontée à l’horreur de l’occupation.
En 1941, alors que l’Allemagne nazie lance l’opération Barbarossa et envahit l’Union soviétique, Zinaïda, élève de septième année, se trouve chez sa grand-mère dans la région de Vitebsk, en Biélorussie. Un incident bouleversant marque un tournant dans sa vie : des soldats allemands frappent sa grand-mère pour avoir résisté à la confiscation de son bétail. Cet acte de violence enflamme chez Zinaïda une haine profonde envers les occupants, la poussant à rejoindre la résistance biélorusse en 1942. Elle intègre le Komsomol clandestin d’Obol, un groupe de jeunes résistants surnommé les « Jeunes Vengeurs ».
Ses premières actions consistent à distribuer des tracts de propagande soviétique, à collecter des armes pour les soldats soviétiques et à rapporter les mouvements des troupes allemandes. Rapidement, Zinaïda apprend à manier armes et explosifs, participant à des sabotages contre une pompe, une centrale électrique et une usine de briques, causant la mort d’environ cent soldats allemands. En août 1943, employée comme aide-cuisinière à Obol, elle accomplit son acte le plus audacieux : elle empoisonne la nourriture destinée à la garnison allemande. Soupçonnée, elle mange une partie des aliments empoisonnés devant les nazis pour prouver son innocence, ce qui lui permet d’être relâchée. Gravement malade après cet acte, elle survit en buvant du lactosérum, mais ne retourne pas travailler, devenant une fugitive recherchée par les Allemands.
Pour échapper à la capture, Zinaïda rejoint une unité de partisans nommée d’après Kliment Vorochilov. En décembre 1943 ou janvier 1944, elle est envoyée à Obol pour enquêter sur les échecs récents des Jeunes Vengeurs. Trahie et capturée, elle fait preuve d’un courage extraordinaire lors de son interrogatoire par la Gestapo. Selon une version, elle s’empare du pistolet de son interrogateur, abat ce dernier et deux autres soldats avant de tenter de s’échapper. Rattrapée, elle est torturée et exécutée le 15 janvier 1944, à seulement 17 ans.
Le sacrifice de Zinaïda Portnova a laissé une empreinte indélébile. En 1958, elle est déclarée Héros de l’Union soviétique et reçoit l’Ordre de Lénine. Son nom orne des écoles, des rues et des monuments en Russie et en Biélorussie, comme une plaque commémorative à Zuia ou un musée du Komsomol entre Polotsk et Vitebsk. Son portrait, peint en 2016 à Saint-Pétersbourg, rappelle son héroïsme. Zinaïda incarne la force d’une jeunesse prête à tout pour défendre sa patrie, un exemple intemporel de courage face à l’adversité.